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Atelier 2 : Parcours éducatifs du scolaire au périscolaire et Education au Développement Durable

animé par Françoise Morel-Deville, responsable équipe ACCES-IFÉ /ENS de Lyon avec des expériences locales : Yann Le Moigne (Association Française des Petits Débrouillards), Olivier Martel (Métropole de Lyon, service Education au développement durable) et Frédéric Brocard (Directeur général de la ville de Dardilly).

Introduction à l'atelier (par Françoise Morel-Deville)
Aujourd’hui, nous sommes dans un moment particulier où l’éducation se pense plus officiellement en dehors de l’institution Ecole. Le politique reconnaît que l’éducation doit être largement partagée par les différents acteurs du champ formel et informel, que tous ont des choses à transmettre et un rôle à jouer. La question centrale est donc ce rapport entre le scolaire, le périscolaire, le hors scolaire. Un véritable travail est à mener pour approfondir les relations entre ces différents temps et lieux d’éducation. (Quelles sont les proximités, les complémentarités, les tensions, les apports, etc).
Et un formidable challenge pour que chacun trouve une place, élargisse les cadres habituels de ses activités, assume de nouveaux rôles, se forme, puise dans la compréhension mutuelle des métiers et des cultures, partage ses idées, ses expériences et travaille en partenariat.
Le « Développement durable » (DD) est un bon matériau pour réfléchir à cela :

  •  L’EDD est une question extrêmement mobilisatrice, capable de susciter une large adhésion au suivi de la réforme. L’éducation nationale, l’éducation populaire, les collectivités se sont approprié l’EDD, et il y a une multiplicité d’initiatives, de pratiques, de projets, de ressources et d’acteurs…qui représentent une valeur ajoutée très forte pour favoriser une continuité éducative entre l'école, les familles,les  territoires. Définir les enjeux éducatifs, favoriser les apprentissages, faire bouger les postures, décloisonner les actions et les temps éducatifs. De ce point de vue-là, l’EDD, peut contribuer à avancer vers l’idée d’une éducation plus globale dans et hors de l’école.
  • Coté Education nationale, l’EDD est inscrite dans le code de l’éducation dans la loi de 2013 sur la refondation de l’école de la république et fait partie de ses missions. Cette mission s’exerce dans le cadre de partenariats à construire entre la communauté éducative, les collectivités territoriales et les acteurs associatifs de ce champ. Elle est généralisée à tous les établissements scolaires, dans toutes les académies et intégrée à l’ensemble des programmes. 
  • L'EDD est l'un des cinq thèmes qui reviennent le plus dans les PEdT (activités culturelles et artistiques, sport, lecture, citoyenneté,etc. ).

L’objectif de cet atelier est d’échanger autour d’actions concrètes, de parcours, de ressources au croisement des académies et des territoires, avec l’idée de passer d’une démarche individuelle à une réflexion collective sur l’éducation au DD: croiser, confronter, reformuler… Il ne s’agit pas seulement de faire une liste, mais d’analyser les points de rapprochement, les difficultés, les préconisations, l'émergence de nouveaux modes de collaborations locales.
NB. Je représente ici une équipe de médiation scientifique qui travaille sur le partenariat entre chercheurs et enseignants de sciences, travail d’appropriation, de re-problématisation des savoirs et des objets scientifiques construits dans les laboratoires, en amont de la production de connaissances enseignables et en aval sur l’usage des ressources éducatives en classe de science.

Olivier Martel présente le service Education au développement durable de la Métropole de Lyon
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Frédéric Brocard présente le Parcours d'éducation au développement durable de la commune de Dardilly (69)
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Yann Le Moigne et Margot Bouvier présentent l'action de l'association française des petits débrouillards (AFPD) 
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Les points à retenir (par Françoise Morel-Deville) :

Si tout le monde est d’accord pour dire que la réforme va modifier la place de chacun autour de la communauté éducative institutionnelle (EN) et qu’elle va avoir un impact sur les structures et les activités, sur l’organisation des temps et des lieux, sur les relations entre les territoires, les éducateurs et les familles, les discussions ont pointé plusieurs besoins/nécessités :

  • Il faut une concertation entre les acteurs : pour que tous participent à la définition des PEDT sur le territoire, pour qu’ils se positionnent, fassent (remonter) des propositions (des compétences) et participent à un parcours éducatif de réussite pour l’enfant. Cela ne peut pas seulement reposer sur les élus et l’académie (soutien Dasen ou IEN de circonscription). Il faut créer/mettre en place/faire vivre une instance de coordination (COPIL) et de concertation, des lieux et des temps d’échanges entre éducation nationale, établissements scolaires (conseil d’école), collectivités, parents, associations.
  • Il faut un comité de suivi : pour accompagner les actions, garantir leur qualité, pour accompagner le partenariat, le travail collectif et les changements d’organisation au niveau local, pour aider à faire émerger des nouveaux projets éducatifs, maintenir le dialogue avec les familles - avec un rôle essentiel du chef d’établissement qui doit être associé aux projets, pour faire ce lien avec les familles. 
  • Il faut penser la réorganisation dans le sens d’une continuité éducative : la continuité éducative n’existe pas aujourd’hui, ni le lien entre les acteurs en amont des actions. Pour l’instant, il n’y a pas d’articulation entre les activités pédagogiques en classe et les temps périscolaires : les animateurs se repositionnent sur l’accueil, l’éveil, les savoir-être, sans réflexion/action sur la répercussion de leur intervention sur le rapport scolaire. Il faut éviter les « one shot », l’inflation des actions, les choses qui ratent. Penser à capitaliser sur le long terme, mutualiser.
  • Il faut penser les contenus  pour que les apprentissages soient cohérents, qu’ils se prolongent, pour que l’élève y trouve du sens et s’y implique, pour que les acteurs contribuent de manière complémentaire. Donc il faut problématiser cette question des contenus : choix des contenus et mise en cohérence des thèmes, des pédagogies et des méthodes d’animation, analyse de l’impact des temps différents en terme d’apprentissage, d’insertion scolaire, de socialisation péri et hors scolaire ;
  • Il faut penser la formation des animateurs parce que le public n’est pas toujours volontaire : créer des parcours de professionnalisation de l’animation des étudiants (en MEEF par exemple).
  • Il faut redéfinir ou clarifier ce qu’est l’apprentissage pour chacun des acteurs (pas le même sens côté sciences de l’éducation et côté animation ou collectivités). Cela a un impact sur les activités et la perception de ces activités par les familles : les temps d’activités ludiques sont-ils perçus et programmés comme des temps éducatifs au même titre que les activités scolaires dans l’espace de la journée ? 
  • Poser la question de la gratuité des activités
  • S'interroger sur la nature de l’intervention des associations et la posture des animateurs. Ce ne sont malheureusement bien souvent que des prestations qui sont envisagées. Dans ce contexte, comment envisager leur pérennisation ?